mardi 24 avril 2012

Revue des transferts - Episode 1

Fabian Frydman analyse les transferts en cours dans le Top14 et leurs à-côtés. Cette semaine, 1er volet avec Toulon (Mermoz, Masoe,...) et Clermont (Chouly, Nalaga,...) au programme.
Tous les soirs à 23h15 sur Radiovalie, dans 100% STREET.

lundi 23 avril 2012

Les petits bruits du marché des transferts


René Ranger échappant aux griffes de Richie McCaw.
(Photo : Getty Images)
Le Mercato du rugby bat son plein depuis vendredi minuit, jour d'ouverture officiel de ce marché des transferts 2012. Parmi les plus attendues, la signature de Sébastien Chabal au LOU, le retour de Napolioni Nalaga à Clermont ou encore l'arrivée de Maxime Mermoz sur la Rade ont été officialisés. Le départ du Racing Métro 92 de François Steyn et l'arrivée à Montpellier de Shontayne Hape ont également été rendu public. Plusieurs autres "gros coups" restent encore de simples petits bruits de couloirs.

Des internationaux qui hésitent

Alex Cuthbert face aux Bleus.

Ils ont tous le point commun d'être des internationaux, mais des internationaux qui hésitent sur le choix de leurs prochains clubs. Commençons par le plus probable, s'il ne l'a pas encore annoncé officiellement, Dimitri Szarzewski devrait rejoindre le Racing Métro 92. Le joueur était très ému samedi après-midi, au début et à la fin du dernier match à Charléty contre l'USAP. Autre français concerné, Lionel Nallet qui n'a toujours pas prolongé son contrat au Racing Métro 92 et serait de plus en plus tenté de rejoindre son pote, Sébastien Chabal, au LOU. Décidément pour un club dont "le recrutement est pratiquement bouclé", le club francilien fait beaucoup parler de lui pendant ce Mercato, notamment avec le feuilleton "Alex Cuthbert". L'ailier gallois qui avait crucifié le XV de France à Cardiff en avril serait tenté par le Racing mais aussi par Toulon où il retrouverait le troisième-ligne gallois, Gareth Delve. Dernier gros recrutement de cette fin de saison, le All Black, René Ranger, n'a toujours pas confirmé sa venue au Montpellier Hérault Rugby Club. Aux dernières nouvelles, le joueur aurait revu son salaire à la hausse. La Fédération Néo-Zélandaise aurait également glissée son nez dans l'histoire et ne serait pas forcément favorable à laisser partir le joueur de son pays natal. Sélectionné trois fois avec les All Blacks, René Ranger est un extraterrestre du bout de ligne qui distribue à qui le veut des percussions et raffuts de l'espace. Plus secrètes, les venues de Juan Martin Hernandez, "El Mago", au Stade Français et de Pierre Spies, le capitaine des Springboks, au Stade Toulousain restent encore au rang de la rumeur. 

Le Marché des Transferts se clôturera le 15 juin pour les 12 clubs maintenus du Top 14 et le 30 juin pour les deux promus. D'ici là, il peut encore y avoir des surprises.

samedi 21 avril 2012

Clap de fin pour Rodrigo Roncero

Visage des bons jours pour Rodrigo Roncero face au rival toulousain
(Photo : Stade.fr)
Le front dégarni par la calvitie, la barbe mal taillée, le ventre en avant et les chaussettes baissées, Rodrigo Roncero a toujours cultivé l'image du pilier à l'ancienne. A 35 ans, cette figure du rugby va mettre un terme à sa carrière de joueur à la fin de la saison.

Le plus français des piliers argentins

Les "Rapetous" argentins : Scelzo, Ledesma, Roncero
(Photo : L'Equipe)
Rodrigo Roncero est ce que l'on appelle dans le jargon, "un beau bébé" (1m77 / 113 kg). Un gabarit qui lui permet d'être très fort en mêlée et mobile dans le jeu courant. Rodrigo Roncero est aussi un pilier intelligent qui sait manier le verbe pour déstabiliser l'arbitre ou énerver son vis à vis. L'air toujours innocent, il est rarement le premier à sortir la boîte à gifle mais toujours le premier à répondre. L'un de ses trophées n'est autre que d'avoir réussi à devenir la "bête noire" du XV de France depuis la Coupe du Monde 2007. Dès le match d'ouverture, "les Rapetous" argentins, Scelzo, Ledesma et bien sûr Roncero, font exploser le pack français. Défaits tous les deux en demi-finale, Argentins et Français se retrouvent face à face pour la petite finale. Rebelote, à renfort de pick and go et de petites phrases glissées dans l'ombre des mêlées, Roncero fait dégoupiller la première ligne française et mène son pays sur le podium du rugby mondial. Redoutable en équipe nationale mais aussi en club, on lui doit le déclenchement de plusieurs bagarres générales avec le Stade Français. Notamment une au stade Félix Mayol de Toulon avec un face à face avec le pilier toulonnais, David Banquet, qui lui vaudra toute la sympathie du public toulonnais. Médecin dans la vie de tous les jours, Rodrigo Roncero fait partie de ces joueurs calmes dans la vie de tous les jours et dont le vice ressort le dimanche sur le terrain. Associé à un autre grand orateur des mêlées fermées, Sylvain Marconnet, son ami et coéquipier au Stade Français jusqu'en 2011, Rodrigo Roncero a fait des ravages chez les autres piliers du Championnat de France sous les couleurs de Paris, son club de coeur.      

Paris, une véritable histoire d'amour

Marconnet, Blin et Roncero avec Paris
(Photo : Presse Sports)
Avec le club de la capitale, Rodrigo Roncero a tout connu. Les joies des grands victoires comme les galères. Arrivé à Paris en 2004 après deux saisons à Gloucester, il goûte d'abord au Top 16 puis au Top 14. Finaliste malheureux face à Biarritz et Toulouse en Top 14 et H Cup en 2005, il soulèvera finalement le Bouclier de Brennus en 2007 après une finale d'anthologie face à Clermont. Le temps des galères est venu après... Notamment lorsque le club allait être faussement repris par un grand groupe canadien. Alors que son club sombre, le pilier argentin tient bon. Aujourd'hui, Thomas Savare et Richard Pool-Jones reconstruisent le club et visent même des titres. En ligne de mire, le Challenge européen et pourquoi pas le Brennus si le Stade Français se qualifie. La dernière campagne avec les éclairs roses sur le torse pour Rodrigo Roncero qui est sortit par la grande porte aujourd'hui lors de son dernier match à domicile au stade Charléty. "C'était la priorité plus que le championnat et les points" avait déclaré Michael Cheika. Une victoire et un essai face à Perpignan, l'argentin ne pouvait rêver mieux. Le club n'est plus en danger et la relève est là, Rodrigo Roncero peut partir serein. Buen Viento Señor ! 

jeudi 19 avril 2012

Michael Lynagh est dans un état stable


Michael Lynagh face à l'Argentine lors de la coupe du monde 1991
(Photo : News.com.eu)
"Michael Lynagh est en état stabilisé au Royal Brisbane Hospital et des examens sont en cours pour découvrir les causes de la maladie". Le communiqué publié par la Queensland Rugby Union (QRU) a dû rassurer plus d'un australien ce matin. Selon le Sydney Morning Herald, le capitaine emblématique des Wallabies, est conscient et parle.

Des séquelles mais pas de paralysie


Michael Lynagh, 48 ans, a été hospitalisé en urgence lundi soir après avoir ressenti de terribles maux de tête et un trouble important de la vue lors d'une visite familiale à Brisbane. Les médecins ont de suite conclu à un Accident Vasculaire Cérébrale (AVC), le joueur était alors dans un état critique. Un caillot de sang obstruant une artère du cerveau serait responsable de l'accident. Le monde du rugby est abasourdi. Ce matin, les nouvelles sont heureusement bonnes et tout le monde peut souffler un grand coup. Michael Lynagh a rejoint le service de soins intensifs où il est conscient et a pu parler. Si son état est stable selon un communiqué de la QRU, l'ancien Wallaby a plusieurs séquelles post-traumatiques. Notamment, un trouble de la vision qui pourrait rendre son oeil gauche inopérant. Le pire semble être évité puisque le joueur ne souffre d'aucune paralysie. 

Un monstre sacré du rugby australien

(Photo : Eurosport)
Il est des joueurs qui ont marqué l'histoire du rugby mondial et restent ancrés dans la mémoire collective. La classe et l'élégance ont fait de Michael Lynagh l'un des plus grands ouvreurs qu'ait connu l'équipe d'Australie. Quinze fois capitaine, Michael Lynagh a participé à trois coupe du monde et a été le meneur d'une ligne de trois-quarts de rêve notamment durant celle de 1991. Il fut associé à Nick Farr-Jones à la mêlée et David Campese, Jason Little et Tim Horan pour ne citer qu'eux. L'Australie lui doit notamment quelques coups de génie comme cet essai dans les dernières minutes du quart de finale de 1991 qui permit aux "Green and Gold" de sortir victorieux du guet-apens irlandais à Dublin (19-18). Ils domineront ensuite la Nouvelle-Zélande de John Kirwan puis l'Angleterre de Will Carling en finale. Michael Lynagh détint aussi le record de points marqués en équipe nationale avec 911 points en 72 sélections. Un certain Neil Jenkins lui vola la vedette en 1999, quatre ans après la retraite de l'Australien.

Michael Lynagh est désormais entre les mains des médecins du Royal Brisbane Hospital qui vont réaliser des tests plus poussés pour connaître les raisons d'un tel accident chez un homme de moins de 50 ans visiblement en bonne santé. Son ancien coéquipier, Tim Horan, est venu au chevet de son ancien capitaine. Tout comme des milliers d'australiens, lui aussi a dû être rassuré.

samedi 14 avril 2012

La finale du Top 14 n'a pas le droit au prime time

Comme en 2006, la finale du Top 14 est décalée à 18h à cause du Football.
(Photo : Sportune)
La menace planait depuis un peu plus d'un mois, mais restait officieuse. Aujourd'hui, elle éclate au grand jour, la finale du Top 14 n'aura pas lieu à 20h45 mais à 18 heures en raison du match Allemagne - Portugal de l'Euro 2012 de Football. Si la LNR voulait attiser les comparaisons et l'animosité qui règne entre les supporters de la balle ovale et ceux de la balle toute ronde, elle ne pouvait pas mieux faire. Le rugby sous-fifre du football, cela faisait longtemps que l'on n'y croyait plus. Dur retour à la réalité.

A quand un rugby apprécié à sa juste valeur ?

La finale du Top 14 est l'aboutissement de toute une saison de travail et de sacrifice pour un club, des joueurs mais aussi pour des centaines de miliers de supporters tous plus férus les uns que les autres de leur équipe. En prenant cette décision, les trois acteurs concernés par la finale du Top 14, la LNR, France 2 et Canal +, ont réveillé des maux que les dernières audiences du rugby avaient balayé. Lors du Tournoi des VI Nations, le match de rattrapage du XV de France face à l'Irlande avait attiré près de sept millions de téléspectateurs battant l'audience des Bleus du foot opposés à l'Allemagne. La dernière finale du Top 14 qui opposait Montpellier à Toulouse avait même rassemblé deux millions de spectateurs de plus que la finale Homme de Roland-Garros entre Roger Federer et Rafael Nadal. Les chiffres ne sont plus anecdotiques, le rugby est en pleine ascension et le football dégringole. Alors pourquoi priver de prime time la finale du championnat de France au profit d'un match de football qui ne concerne même pas l'équipe de France ?

Concurrence oblige

(Photo : Eric Bretagnon / Canal +)
La concurrence est la clé du problème. Depuis le mois de janvier, l'horaire de la finale est remis en question par le choix des chaînes concurrentes de France 2 (TF1 et M6) de diffuser le même soir en prime time, la rencontre Allemagne - Portugal de l'Euro 2012. Une concurrence que la chaîne publique souhaitait éviter. Visiblement, les discussions entamées à ce moment là se sont directement portées sur un moyen de modifier l'horaire de la finale du Top 14. Le football, on ne touche pas. Les trois acteurs se sont donc mis d'accord sur l'horaire qui restait acceptable et les arrangeait (tant qu'à faire). Dans un premier temps, Canal + et la Ligue optaient pour un match à 19 heures. Un horaire qui n'étaient pas du goût de la chaîne publique qui préférait diffuser le match à 18 heures à cause du journal de 20 heures. L'interdiction de passer des publicités à l'écran après 20h30 a dût également avoir une incidence sur le choix de France 2 qui en diffusant le match à 19 heures se retrouvait dans les clous. Un match à 18 heures et tout était réglé.

La magie d'une finale en nocturne n’opérera pas cette année. Au contraire, en se couchant le soleil éblouira une bonne partie des spectateurs de la tribune Est du Stade de France. Pour les chauvins du ballon ovale, les supporters mordus ou les simples passionnés de ce sport, la pilule est dure à avaler.